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Crises d'​é​gaux

by Princip Aktif

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1.
1984 05:11
Maon Content d’être vivant, y’a tout qui reste à faire Y’a beaucoup trop de gens qui sont médisants ou réfractaires J’me revois à mes dix ans, un gamin les pieds sur terre Sourire aux lèvres avec tout plein de rêves en tête J’ai savouré ma vie elle était belle et parfois rude J’aurais jamais pensé à 33 ans reprendre les études À vrai dire jadis j’appréhendais le futur Je crois même avoir été dans un clivage genre no future Y’a eu des hauts, des bas mais là on va de l’avant J’me revois avec mon frère chiper l’calendrier de l’Avent Mon grand-père magique, sincère réconfortant Jouant l’Papa Noël chaque année, jusqu’à 11 ans Mais les bonnes âmes s’envolent parfois un peu trop tôt On n’en prend pas bien soin dans nos vies d’Occidentaux Dorénavant j’savoure chaque minute dans mon réseau Et me laisse parfois porter telle une brindille dans un ruisseau La vie, un long fleuve, toujours emplie d’épreuves Des rencontres, des surprises tellement belles qu’elles m’émeuvent Parfois déçu, parfois heureux, faut faire peau neuve Content d’être vivant à mon soleil je fais honneur Conscient des enjeux du monde et ses horreurs À chaque nouvelle journée mon projet c’est que j’améliore Je mise tout sur l’amour, le respect, mais pas sur l’or Je dialogue et milite pour pas que tout ne se détériore Erdal MC À l’autre bout du monde 10 ans après À la pointe de ce diable bien clément Ces bruits de vagues sur cette plage d’Uruguay Soleil et océan droit devant J’attendais ça depuis si longtemps putain Être bien et aimé, avec ma bien-aimée Loin de tout et surtout d’un quotidien Dystopique, âpre, glauque et formaté Sur ces rochers, en train d’écrire Contemple l’horizon, Breakbot dans les oreilles Sur son hamac, elle, en train de lire… 1984 de Georges Orwell « Big Brother is watching you » Une enfance sans visage, un flou sans histoire Une Police de la Pensée partout Des milices citoyennes pleines de sales mouchards Moi Winston Smith le contestataire Employé modèle au sein de ce ministère Je n’adhère plus à cette amnésie sélective Que j’ai pourtant nourrie à coups de manœuvres correctives Je ne veux plus des : « La guerre c’est la paix » des ménages « L’ignorance c’est la force » Je n’en peux plus des « la liberté c’est l’esclavage » Ce Parti, ce régime, l’Angsoc Je ne sais plus colmater ces trous de mémoire Ces théories de circonstance Ces manigances sur un passé illusoire Double pensée, trucage et propagande Avaler et recracher c’est fini Car je n’ai trop bien saisi que… Le crime de penser n’entraîne pas la mort Le crime de penser c’est la mort !!! La fille du hamac là, c’est ma Julia Que je crus partisane de ce système Cette nana-là, même, qui me glissa qu’elle m’aima Lors des Deux Minutes de la Haine Dieu que j’aime clandestinement la revoir Dans cette mansarde du quartier des prolétaires Lire Goldstein jusqu’à tard le soir Et lui faire tendrement des becs sur les paupières…
2.
Espace-temps 07:21
Erdal MC On nous sert une certaine liberté… Une société aseptisée et formatée à coups de fierté À coups d’éclairs on nous vend des repères… et… On nous suggère même d’y intégrer nos rêves ! On nous sert les mêmes faits divers et… Une actualité aux airs de Hunger Games Individualisme à la Citizen Kane Sans aucune forme de trêve On nous sert ce système à la fête des rois Sans foi ni loi on s’entête à claquer Sans compter on espère tirer la reine et… On traîne sa peine comme un sans droit On s’estime d’une autre espèce Au sein d’un même espace-temps… De fois jouer les espiègles A s’espérer ES en tel ou tel champ Un expert l’espace d’un instant Une espèce de charlatan, tambour battant On s’exprime tant sur tout que sur rien Sensationnalisme vain A dessein de vendre Son putain de bien-fondé Afin d’exister ou de sous-entendre Liker ou être liké On s’obstine à en vouloir toujours plus A coups de selfies de façade, à coups de hashtags factices On se farde d’artifices A coups de faux-semblants et autres astuces A bout de beaux-semblants on nous ressert les mêmes laïus Aux contours nationalo-égo-centristes De blêmes mêmes discours bien frustes Empreints de tous ces relents suprémacistes En Suisse… Rappelons-nous de 2014, rappelons-nous de 2010 Mais rappelons-nous surtout de l’étincelle de 2006 Ce bon vieux métronome mécanique udéciste Opium helvétique d’un au-cas-où défaitiste On nous confine de plus en plus dans des canons de beauté Esthétisme d’une morale sans pudeur Mimétisme pâle et altéré Gloire et beauté comme seuls anti-dépresseurs On se coltine ces éternels mêmes mécanismes Succes stories à travers vidéo-clips markétés Sexisme banalisé et ce à longueur de journée Résultante de mœurs séculaires bien trop ancrées Sans vous parler des « pédés par-ci » des « pédés par-là » « Se la faire mettre » ici ou quand bien même « se faire enculer » là-bas Trop de Mc’s vivent de rimes et d’opprobre Champ lexical d’aigri, terne et homophobe … On ne changerait pas un peu le game ou quoi ? Faut qu’on change le game Maon !! Maon Bah ouais Erdal, j’pense que le jeu est à changer Des décennies d’erreurs, faudrait peut-être tout remodeler Tout revoir et tout reprendre, on s’est perdus dans des méandres Les rêveries et utopies sont pourtant là et bien présentes Un monde terne et oppressant qui pourrait être beau et enivrant On s’est perdu en route, la nature proche de la banqueroute On a décimé le mammouth, le dodo et ça me dégoûte Mais les gens s’en foutent, préfèrent Zalando c’est la déroute On consomme de plus en plus, la suite je la redoute Bientôt plus de banquises, le diable et les banques pactisent Réchauffement climatique, les ours blancs sont en pleine crise Commerce de matières premières, fini le marché des devises Faut investir dans le kérosène, c’est naze, c’est nul mais bon ça paie On dit qu’faut acquérir de la pierre, s’empoisonner à coup de bières Tout bétonner, perdre ses repères, vivre un habitat tout mortifère L’esprit critique lentement se terre, on finira peut-être même tous sous terre On pointe du doigt des religions, des agissements sans réflexion Les médias y contribuent, évite les écrans ils te tuent ! Isole-toi dans une montagne, une forêt ou une cabane On est tellement loin de la matière, on s’est perdus en bonnes manières À vouloir tout contrôler, tout posséder ça je crois qu’c’est clair Tout s’envole en un éclair, parfois même les êtres chers Recentrons-nous, calibrons-nous pour nous rapprocher de la matière L’échange entre les hommes, réparons tout ce qui déconne Cassons les normes, les préjugés pour s’assurer que la vie soit bonne Des solutions y’en a des tonnes, alors changeons la donne ! Positiver, imaginer, agir ensemble et puis recréer La bêtise n’est pas ancrée, c’est sans doute ça qui sera la clef La bêtise n’est pas ancrée, c’est sans doute ça qui sera la clef La bêtise n’est pas ancrée c’est sans doute ça qui sera la clef
3.
Froid 08:21
Maon Arrive la saison froide, pas de grade mais sur mes gardes On est dans le game mais sans les cartes et les fausses gammes on s’en écarte Esquive de la vie triste, grisante comme la ville de Bellegarde Pas de trauma sinistre comme ces enfants arrivés de Belgrade La vie, cadavre exquis, elle est belle et elle est crade Elle en rend belle, elle en écrase, elle en rend beau, et elle les remplace Selon tes lunettes, ta vision, et comment tu vois le monde Selon tes pépettes, tes accès et le poids de ton compte en banque Mais même plein aux as y’en a plusieurs qu’on fait les cons Qu’on pas eu de bol, quelques faux pas et tu finis en perdition Beaucoup d’tentations et on peut s’y perdre avec toute sa raison Une peine de cœur, un décès, une perte d’emploi y’a pleins de raisons Au contraire des végétaux, on ne refleurit pas à chaque saison Ce n’est pas la solidarité qui s’aperçoit à l’horizon Plutôt condescendants, individualistes et exploitants C’est un gros enjeu que de contrer leurs cons de descendants Erdal MC De ces jours d'hiver austères où les nuits tombent tôt Froid - Comme la pierre de sous les ponts De ces tours de misère où s'entassent les mis au ban Froid - Comme le corps mort de mon daron De ces fêtes de fin d'année, ces lumières éblouissantes Froid - Comme cette surconsommation écœurante De ces nuits d'ivresse et leurs lendemains qui déchantent Froid - Comme une sale gueule de bois post 31 décembre De ces sourires parfois forcés à ces yeux embués, englués Froid - Comme cette colère intériorisée De ces inégalités flagrantes que l'on ne cesse d'ignorer Froid - Comme ce système faussé, incandescent, polarisé De ces flashballs à bout portant éborgnant à tout va Froid - Comme cette criante impunité policière Sorte de cache misère quotidien anti-tié-quarts Froid – Comme ces gardes à vue louches et arbitraires Maon Froid comme le marbre, chaud comme ces gens qui crèvent la dalle Tendu et énervant comme certains élus qui pigent que dalle On laisse plein de gens en marge s’éteindre en douce et perdre espoir Pendant que ces gens aisés font fructifier leurs avoirs Un triste constat et encore plus glauque que les gens s’en tapent Pour moi pas possible d’ignorer alors j’écris des paragraphes Avec nos paraphrases on ne prétend pas faire office de sparadraps Lâche une pièce de temps à autre si toi tu dors dans d’jolis draps Une époque et des ressentis froids, froid comme le marbre Pour m’évader et faire simple je contemple de jolis arbres De beaux oiseaux, de jolis chants, de belles choses et de belles fables Ce genre de cadeaux, resteront à jamais indétrônables Beaucoup trop de reflets pâles, trop pâles face aux miroirs Pour évacuer, j’écris des textes et émotions dans mon grimoire En espérant que ça puisse bousculer éveiller quelques consciences Qu’on passe du froid à une douce chaleur dans une calme insouciance Erdal MC De ces moments seuls à se demander si tout va Froid – Comme ce pincement aigu à chaque fois que je repense à toi ! De cette rupture à contrecœur secouant tout garde-fous ! Froid – Comme la fin de cette romance que je voyais plus belle que tout ! De cette crainte de sombrer au fin fond de ton oubli Froid – Comme une lettre sans réponse, comme un poème blême De cette quête de reconnaissance qui, au fond, me transit de… Froid – Comme cet âpre combat que je mène avec moi-même ! De cette lassitude à régulièrement perdre foi ! Froid - Comme ces insomnies qui égrènent mes nuits De ces montées de chaleur et crises d’angoisses à tout va Froid – Comme ce mal de dos, sorte de miroir de ma vie De ces crises d’égo sans écho, vagues sans écume Froid – Comme ces vagues à l’âme, en vogue, en somme Rimes chagrines dont ma fine plume s’accoutume Rimes traîne-bitume aux couleurs orangées de l’automne…
4.
Love in vain 03:56
Accroche de début: Erdal MC & Maon Love in vain, love in pain Asservissement oblige, tailladés par des chaînes Esclavage et soumission, les forces du mal se déchaînent Erdal MC Une grosse envie de fuite, trop peur d’un père et de ses cuites Trop peur d’une vie aux repères tristes, nourrie de mélodies maudites Cotton picker, je me rêve aux côtés de Charley Patton Arpenter les juke joints, imiter le blues de Charlie Brown Maon Une grosse envie de fuite, trop peur d’un père et de ses cuites Mon pote a pris sa gratte et moi j’ai bossé la rhétorique J’voulais une vie d’artiste, parler de ce qui m’attriste J’avais des idées bien plus noires qu’un vieux grillot de l’Afrique Erdal MC L’amour un jour, toujours… la mort en joue Le pénitent que je suis, ma foi, en devient fou Alors je chante mes viscères, je panse mon cœur Je pleure femme et enfant, cette âme que je n’ai plus d’ailleurs… Maon Né dans une colonie, dans le delta du Mississipi Esclave, fils d’esclave, subissant leur infamie J’aime le gospel, la guitare mais pas la traite J’manie la pelle et ça m’insupporte la manière dont on nous maltraite Erdal MC Hazelhurst, à la recherche d’une identité A défaut d’y croiser Noah, j’y rencontre Ike Mes mains deviennent de véritables araignées Une dextérité hors-norme et une amitié : Johnny Shines Maon De la musique en guise de thérapie Afin de s’évader sans croire aux utopies Entre congénères, tentant d’apaiser les maux des tortionnaires On fait du passe-passe, questions-réponses mais parfois des impasses Erdal MC Sur ces routes sombres, à mes soirs d’errance Je préfère les Railroad Gangs, à outrance J’écoute jouer le Diable avec lequel je pactise Je m’attire les foudres de tous ces putains de rats d’églises Maon On chantera quelques temps avec mes frères de chaînes Empruntant des voix graves, nous rassemblant sous de grands chênes Usant de non-violence même si nos maîtres enseignent la haine Beaucoup par l’alcool seront détruits pour éponger leurs peines Erdal MC Brebis égarée, l’estomac noué, je reprends la route Mon sac plein de doutes, vers le Sud, terre de destin Converser avec Satan, espérer faillites absoutes Bouteilles sur les arbres pour capturer les esprits malins Maon Et lors d’un soir d’hiver, mon chemin croise celui d’un frère Noah Johnson avec sa gratte et son chant salutaire Il est plus âgé, il m’enseigne et me conseille Et peu avant ma mort il sera le créateur d’une petite merveille Accroche de fin : Maon & Erdal MC Love in vain, love in pain De tous ces vieux démons l’âme en peine Love in vain, love in pain Ces vieux démons l’âme en peine LOVE IN VAIN, LOVE IN PAIN !
5.
Ground Zero 04:10
Erdal MC Des sons en cascade, je m’évade Par saccades, je porte l’estocade Cette balade, une rocade… Une embuscade, de la frime, une franche rigolade Une cargaison étanche aux jérémiades fades Brigade de rimes anti-brimade Cohorte de vocables affables Une promenade, une boutade, une sérénade ! Un nouveau morceau, allez… Ground Zero ! Un bureau, une page blanche, un stylo Un tempo, un hochement, une crise d’ego Au gré de sentiments, de maux et d’idéaux Toutes ces ratures… relire ! Réécrire ! Se maudire ! Souffrir ! Médire ! Proscrire ! Haïr ! Se pourrir ! Se dire que son texte ne veut plus rien dire ! Et puis… les frissons, l’inspiration ! Une lumière en forme d’expiation À la limite de l’exaltation Je vois cette feuille se noircir à foison… ... je laisse glisser ma plume sans réfléchir Un premier jet pur, sans coup férir ! Maon Des flows de mots, des récits, des mémos Introspections, des styles, des maux Des flows de mots, sur ce son Ground Zero Calembours et articulations de palabres Phrasés et ressentis semblant valables Des rimes variées loin d’être affables Des rythmes calés tant bien que mal Et ce vieux tempo enivrant, entraînant Thème et musicalité loin d’être badants Princip Aktif, un projet d’disque Notre musique, cet art, un projectile Avec phrasés et rimes on tente le mille D’humeur positive et loin d’être hostiles Phrasés populaires, pas de Mini Austin Erdal et Maon au mic on garde notre style Et ouais… on garde notre style Erdal MC Confrérie de contrepèteries Propos modelés à l’envie Décor choisi aux accords bien fournis Embellie sans alibi, folklore fleuri Armada de vers d’ores et déjà conquise À l’idée de défiler pour un crayon de génie Coup de mine précis, coup de gomme de folie Coups de gueule nourris de traits d’esprit… Des sons en cascade, je m’évade Par saccades, je porte l’estocade Cette balade, une rocade… Une embuscade, une frime, de la franche rigolade Une cargaison étanche aux jérémiades fades Brigade de rimes anti-brimade Une cohorte de vocables affables Une promenade, une boutade, une sérénade !
6.
Erdal MC Trop timide, freiné, trop lucide, cadré Trop peur du bide, émotif blasé, prude aux bras croisés Trop de temps passé à gamberger, passé à ressasser Passé à refouler trop de merdes, de contraintes et contrariétés Trop de toi, de moi, trop d’ébats, de maux d’estomac Trop de soupirs, de hauts, de bas, de rires, de pleurs, de souvenirs Trop d’insomnies, de nuits sans fin, les yeux ouverts À compter des moutons à ne savoir plus qu’en faire ! À gigoter, se retourner, à l’endroit, à l’envers Penser à demain et se dire que ce sera l’enfer ! Et puis tous ce flux de médias, trop de bla bla, d’images pâles De raccourcis, d’amalgames tant rances que sales Trop de stress, sms, messages frénétiques Whatsapps non suivis, de week-ends déjà pris… aaah ! Trop de tout, beaucoup trop de tous ces trucs technologiques Dont pourtant je me nourris et ne me dissocie… Maon Trop de stimuli pour le cerveau, beaucoup trop noyés par les infos Surconnectés, trop fatigués, morts étouffés par ces réseaux Trop, beaucoup trop de scandales internationaux La France-Afrique, les Big Pharmas et des visions arriérés de colons Trop… d’individualités laissées en marge et sur le côté D’autres, cherchent le chiffre et les transactions surcotées Trop… d’inconfort, polarisation, haine réciproque Pas sûr qu’il fasse tant bon vivre à notre époque Trop de questionnements, de doutes et de non-sens Trop de nouveaux milliardaires et de pollution en abondance Trop… de travailleurs en situation plus que précaire Sacrifices ancillaires sur l’autel du capital austère Encore… trop de pain et de jeux à mon sens pour que ça dérape Une pensée pour Muchach, il aura tout donné au rap ! Trop… de choses à faire pour provoquer le moindre changement C’est sûr que c’est plus viable si l’on reste bloqué dans l’ignorance… Erdal MC Trop fatigué, les traits tirés, j’ai trop tiré… Sur cette corde, trop poussé, et ce propre en ordre ! Ai-je trop aimé ou peut-être ai-je été trop confiant ? Et en même temps sincèrement on s’en fout royalement Ce n’est normalement jamais trop n’est-ce pas quand on aime non ? Et voilà poindre au loin ce trop-plein d’émotions Et me voilà à geindre, à jeun, à froid À me voir… tout simplement moins beau sans toi Et crois-moi, j’en souffre à en perdre la raison ! À en perdre mes repères tout en voulant tenir bon ! Aaaaaah ! Que c’est déchirant ! Que c’est dur d’avoir cru en « nous » ! Complice union jusque dans nos noms Cru en ce « nous » à présent qui n’existe plus Ou du moins dorénavant qui existera moins Puisse-t-il nous survivre néanmoins Car j’ai bien envie que… tout ce chagrin n’ait été en vain… ! Maon Trop d’enjeux, de visions, et tous ces camps qui se seront formés Trop d’amour propre, d’engagement et d’convictions pour m’y conformer À d’autres, moi j’crois bien qu’les rêves utopiques peuvent tout changer Et je doute fort qu’un passe sanitaire discriminatoire puisse tout régler Un grand débat d’idées interminable et infondé Pendant qu’à Rotterdam ça tire et tue un émeutier Mais bon, n’ayez crainte le brave policier sera disculpé ! Trop de conneries, de bêtises et une perte d’humanité Trop d’enfants en Occident, littéralement muselés Belles dentitions et beaux sourires planqués sous des grands masques FP Une masse qui perd son temps sur des fils d’actus ou la télé Trop de migrants qui miroitent la manche et rêvent sa traversée Plus vraiment d’espoir, alors des vies finissent coulées Trop de numérique et QR codes, des humains robotisés Mais pas grave, y’aura alcool ou drogues pour oublier Une drôle d’époque, j’crois que c’est un peu rude de s’enjailler… … Maon On avance sans peur mais parfois pris de stupeur Le contexte propose de mauvaises senteurs, ça me donne des hauts le cœur J’suis partagé entre l’envie de militer et d’avancer et mon désir de voyager et m’éclipser J’veux pas vivre dans la crainte ou dans la peur, j’me libère l’esprit Avec mes textes de petit rappeur Ce vieux rythme d’horreur, climat de soumission, ambiance austère Trouve l’outil libérateur qui leur fera peur Viens qu’on gueule fort, dans notre microphone Des textes dénonçant agissements xénophobes ou homophobes Tentative lyricale d’une création de contre-pouvoir T’as rien à perdre alors vas y viens qu’on essaie pour voir Un long chemin se dessine J’sais pas à quoi j’me destine Mais pas forcément à un succès d’estime Desstres ma team, avec Erdal en featuring… On avance sans peur sans se perdre dans les abîmes… Erdal MC On absorbe quantité d’images perverses De stories instagramesques aux contenus indigestes Ivresse d’un superflu aux multiples promesses Une facette enchanteresse d’une détresse funeste On swipe, on scroll, on mate, on zappe On met des étoiles, des cœurs et autres affres On se berce de ce flux d’illusions botoxées Celles même sur lesquelles certains n’ont de cesse de fantasmer On entend des discours de gala Des moi ci, des moi ça, j’ai fait ci et je vous promets que je vais faire ça Des professions de soi, des professions de foi Des professions d’effroi, effrayantes et froides Évadés fiscaux, fils d’un capitalisme sale Rendez les fonds aux collectivités locales ! À quel moment est-ce sain… ? Qu’un individu ait autant de thunes que le PIB du Bénin ! Maon À l’heure où ils envoient milles satellites dans l’espace Reprenons nos terrains, nos places et puis nos espaces On rêve d’endroit en friche pour des vies alternatives La société du pognon et du spectacle, on s’en fiche ! Erdal MC Avancer sans peur, avancer ensemble Faire atout de toutes nos différences Avancer solidairement, équitablement Briser cette spirale abyssale de complaisance Maon Éteins ta télé, t’as perdu trop de temps ! Ils te font vivre dans la peur et te plongent dans une phobie montante Sors et observe activistes et militants ! Ils n’ont pas peur, et ils avancent constamment ! Erdal MC On sera toujours plus fort ensemble ! À converser, échanger, essayer de se comprendre À quand plus d’efforts ensemble ?! Plus de sourires et bien moins de condescendance ! Maon Actions collectives, soulèvements et mouvements grévistes Une résistance s’anime pour entraver la dérive La vie est belle, mais pour certains elle s’abîme Soyons solidaires et pas seulement dans nos rimes ! Erdal MC On sera toujours plus belles et beaux, ensemble ! Même si le doute parfois abîmera notre espérance À quand plus d’inclusion, de tolérance ? Ensemble ! Pour un peu moins d’indifférence ! Maon Agis et suit tes rêves pour qu’un changement s’opère ! Et aussi pour éviter qu’à l’avenir on se perde C’est sans peur, qu’il faudrait penser l’avenir, déconstruire, remodeler… Selon moi le meilleur reste à suivre ! Erdal MC On aura toujours une longueur d’avance ensemble ! Même si par moment, peut-être, ça partira dans tous les sens Et à quand une prise de conscience éthique… ?! Ensemble pour plus d’utilité publique !
7.
Songeur 08:19
Erdal MC Habité d’une même humeur lorsque je sors mon stylo plume Je me lance dans un tourment mental proche de l’amertume Un dimanche maussade, d’un gris propice à la réflexion Apport efficace à l’élaboration de mon argumentation Je me retrouve une nouvelle fois à l’épreuve de mes sentiments Accoudé à ce bureau rayé, le regard transparent Je me retrouve esseulé à méditer sur certaines de mes pulsions Ce silence comme support à l’évacuation de ces frustrations Les jours se succèdent et je change quotidiennement Affecté par ce que je crois, ce que je vois, et ce que j’entends Et je ne crois plus en rien, je ne crois ni en moi ni en autrui Niant cependant allier mes propos à une forme d’hypocrisie Et je sens mon cœur se noyer tasse de sang après tasse de sang Le goût salé d’une désillusion chronique s’y diluant progressivement Je me referme sur moi de manière forcément volontaire Fatigué d’avoir à justifier chaque trait de mon caractère… Le ciel s’ouvre comme un livre jauni par le poids de son contenu Ses nuages, pages d’un langage flou et superflu Je crains les regards, je crains les gestes et codes qui me sont inconnus Persécuté par le souci de me retrouver mis à nu Je ne comprends guère les raisons de cette marginalité De cette tendance à m’isoler, à m’évader, à divaguer Se refuser à divulguer ces vulgaires vagues d’anxiété Qui finalement engloutissent quelque part ma spontanéité Je réalise que je rate tant, que je rate même peut être trop Que chacun de mes choix est en somme un regret qui me ferait défaut Je semble avoir perdu la clé d’une certaine forme de sérénité Clé d’une porte close dont la serrure resterait rouillée Et reste à savoir comment je puis la retrouver N’ayant même plus la moindre idée de l’endroit où j’eus pu l’égarer Alors j’aspire volontiers à ce que mon cœur guide mon esprit L’évasion nourrir certains de mes jours les plus maudits Je me demande si je suis à même d’affronter mes peurs Pallier mes leurres, pallier mes tares, ou tôt ou tard pallier mes pleurs Je me demande si je suis à même de livrer mes craintes Concentré de cris, de larmes et de rictus en demi-teinte Je me demande si je suis à même d’épurer mes pensées Mon cœur et mon corps à 2 doigts de tout rejeter Je me demande si ces rimes ne sont qu’un morceau choisi Une prise de conscience dont certains peineraient à donner crédit… Maon Posé, pépère toujours devant le microphone Fallait qu’j’m’exprime un max avant de devenir aphone J’contemple ma ville, Genève, et puis sa faune Et j’rigole quand j’vois des banquiers qui stressent et qui s’affolent Ici on paie des sommes folles pour emprunter les TPG Mais on aurait la gratuité si les Genevois savaient voter Les gens sont passifs, nombrilistes et peu révoltés Ils laissent passer des lois fascistes qu’on ne pourra pas révoquer Nos murs sont lavés, blanchis, comme la thune à vrai dire Nos jeunes ont passé le cap de consommer de la verdure On érige des murs, des tôles, des geôles, on ajoute des flics Genève champion dans les écoutes téléphoniques J’taffe la rhétorique, pour le fond par pour l’comique J’suis saoulé par les pubs dans les bus et dans ma street Pendant que les procureurs face aux squatteurs deviennent stricts Les gens font les esclaves, travaillent trop et deviennent tristes Erdal MC Je me laisse bercer par une sorte de chagrin sous-jacent Tristesse qui nourrit mon âme que bien trop souvent Sorte de mélancolie régulatrice de mes sentiments Me poussant facilement dans mes derniers retranchements J’ai l’impression que le temps est ingrédient de mes tourments Qu’il détruit mon identité par la constance de son mouvement Qu’il est certainement le facteur qui m’est le plus influent Fragilisant un tempérament déjà tellement lancinant Et je protège ce qu’il me reste pour ne point sombrer Songeur sur ces émotions que je ne veux plus partager ! J’ignore comment défier ces flots d’angoisse réguliers Songeur sur ma déception et cet air si blasé Je lutte afin que mes rêves ne me plongent dans l’oubli Afin qu’ils me libèrent de cette profonde inertie Je lutte afin qu’ils donnent à mes nuits un peu plus de poésie A la quête de cet amour curateur de pensées meurtries… Et je lutte… et je lutte ! Et je lutte ! … Accroche de fin : Maon & Erdal MC On laisse passer des lois fascistes qu’on ne pourra plus révoquer !

about

Enregistré et mixé par Massimo Bonomo au Studio Carte Postale

credits

released June 13, 2022

Luc Berney - Batterie
Fred Meuwly - Trompette
Norbert Bizet - Saxophone
Julien Bontempelli - Basse, synthé basse & guitare
Sandro Russo - Piano & orgues
Noam Aebersold aka Maon - Textes & voix
Erdal Özkan aka Erdal MC - Textes & voix

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about

Princip Aktif Genève, Switzerland

À une époque où les one-man-bands et les Dj's solitaires sévissent un peu partout, Princip Aktif contre-attaque et présente sur scène sept musiciens qui délivrent une musique organique et des textes d'urgence mêlant raison et passion. Princip Aktif traverse les styles musicaux en payant le juste tribut aux musiques fondatrices. ... more

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